Voilà 9 ans que je tiens ce blog ; alors oui, je le mets à jour de moins en moins souvent, oui, les thématiques ont un peu changé (je suis moins dans l’accumulation de chaussures à tout prix et plus dans l’écologie), non, je n’ai jamais réussi à atteindre un nombre de fans extraordinaire. Et pourtant, je continue et je ne veux pas le lâcher. Pourquoi ? La réponse à cette question est simple : j’aime écrire.
Certain.e.s d’entre vous me suivent sur Instagram, et savent où je veux en venir : récemment, j’ai décidé de passer à l’étape suivante, et d’écrire mon premier roman.

Alors, on se calme hein.. Mon roman n’a pas été édité. Je n’ai même pas l’ombre d’un contrat d’édition. Il a dû être lu par 5 personnes sur Terre (pour la plupart des bêta-lecteurs… et Chéri). En revanche, je l’ai inscrit à un concours organisé par Kobo et les éditions Préludes, qui s’appelle Les Talents de demain 2021. J’ai donc mis mon roman gratuitement à disposition sur la plateforme d’édition Kobo, et les personnes intéressées peuvent le noter jusqu’au 31 juillet.
C’est quoi ton roman ? Il parle de quoi ?
Mon roman se déroule à Paris. C’est la rencontre de trois femmes de générations différentes pendant le confinement de mars 2020 (une vraie source d’inspiration, ce confinement). La première, Camilla, est une étudiante en lettres de vingt ans. Elle survit grâce à des cours particuliers de français et avec l’annonce du confinement, elle se retrouve sans ressources, dans une minuscule chambre de bonne. En plus, sa copine vient de la quitter, et elle panse les blessures de cette rupture. La deuxième, Diane, est une coiffeuse de trente-neuf ans. Elle est mariée, elle a un fils de six ans. Elle doit fermer son salon de coiffure et rester toute la journée à la maison pour s’occuper de son petit garçon. Seulement, son mari, François-Xavier, est violent. Aller au travail lui permettait d’échapper aux colères de son époux, mais là, elle est désemparée. La troisième, Brigitte, est une grand-mère de soixante-quatorze ans, passionnée de danse et de nouvelles technologies. Elle a l’habitude de voir toutes les semaines son petit-fils de neuf ans, Gaspard. Seulement, avec le confinement, cela ne sera plus possible.
Sans le savoir, ces trois femmes partagent une passion commune (mais je ne vais pas vous dire laquelle) et leurs destins vont finir par se croiser.
Pourquoi tu as écrit ce roman ?

En fait *mode racontage de life on* j’ai toujours aimé écrire. Quand j’étais petite, j’écrivais des « romans » (ou en tout cas ce que j’appelais des romans). A l’âge de huit ans, j’ai écrit un roman de quatre-vingts pages sur une Anglaise qui se baladait dans la rue et tuait des gens au hasard. Un policier était chargé de la retrouver, mais il était secrètement amoureux d’elle. (C’est bien parce qu’être amoureux d’une femme qui tue plein de gens qui n’ont rien demandé, ce n’est pas malsain du tout). A la fin, il la retrouve, et tout le monde se suicide. Avec le recul, je suis très étonnée que mes parents ne m’aient pas emmenée chez le pédopsychiatre, mais je pense que les années 90 étaient une époque où les parents étaient plus zen.
Quand j’étais adolescente, j’écrivais pas mal, mais je ne terminais jamais rien, ou alors, des nouvelles de vingt ou trente pages Word. Mon écriture était très nombriliste : je ne savais pas comment parler d’autre chose que de mes propres expériences. Ma mère m’avait dit « arrête de parler d’adultes dans tes écrits, parle plutôt d’adolescents car tu les connais mieux » et je crois que j’ai pris son conseil un peu trop au pied de la lettre. Dans mes écrits, je ne parlais donc plus que de moi. J’aimais écrire, mais je n’aimais pas travailler sur ce que j’écrivais : j’aimais écrire puis laisser tomber. Or ce n’est pas comme ça que ça marche, même les meilleurs auteurs doivent retravailler leurs textes, je sais cela maintenant.
Je n’avais rien écrit depuis de nombreuses années, à part des billets de blog. Et puis, un soir de janvier 2021, sans prévenir, l’inspiration est venue. J’ai vu mes trois héroïnes. Pas forcément l’intégralité de leurs histoires, pas forcément tout de suite leurs prénoms, mais je les ai vues. A force d’être bombardée de « covid covid covid » à la télé, sous des angles différents, j’ai eu envie de raconter comment différentes personnes ont pu vivre le confinement de mars 2020. J’ai pris quelques notes, rapidement, sur mon iPhone. Puis je me suis tournée vers Chéri et j’ai dit : « Je crois que je veux écrire un livre ». Certains écrivains font des plans, mais moi non. J’ai pris quelques notes à la va-vite et je me suis lancée.
Comment tu as écrit ton roman ?
Je crois que le premier jet m’a pris environ un mois, un mois et demi. Mon histoire m’a transportée, même si je n’avais pas fait de plan, je savais en gros où je voulais aller. Et j’y suis arrivée. J’ai mis un point final. Mais je n’ai plus seize ans. J’en ai trente et un, et j’ai gagné en maturité. Je réalisais que mettre un point final au premier jet, cela ne suffirait pas.
Alors, je l’ai relu une deuxième fois. Ensuite, j’ai décidé de laisser reposer un peu. J’en ai profité pour lire des témoignages de victimes de violences conjugales – n’ayant, par chance, jamais été victime moi-même. Je suis partie à la Fnac un après-midi et je suis revenue les bras chargés de livres sur le sujet. J’ai tout lu et j’ai fait des cauchemars pendant plusieurs nuits. Mais cela m’a beaucoup aidée à développer la relation entre Diane et son mari FX. Ensuite, après avoir écrit le troisième jet, je l’ai fait relire par Chéri. Il est ainsi devenu mon premier lecteur.
J’ai écrit ensuite un quatrième jet suite aux commentaires de Chéri, que j’ai ensuite proposé à des bêta-lecteurs sur un groupe Facebook. Quatre personnes se sont portées volontaires et ont lu mon manuscrit en entier, me proposant des suggestions d’amélioration très pertinentes. J’ai ensuite créé une cinquième version que j’ai envoyée à une amie, qui tient le blog Born to be a livre (franchement c’est pas un nom trop génial pour un blog qui parle de livres ?), qui l’a relu et m’a donné des conseils également très pertinents. J’avoue que je n’ai même pas pu tout intégrer, car la deadline du concours approchait (oui, je savais que je voulais participer à ce concours) et j’ai dû faire des choix.
Est-ce que ton roman est écrit comme ton blog ?
Je vous rassure : non ! Mon blog, c’est plutôt du « flux de conscience » (ou « stream of consciousness » comme disent les anglo-saxons). En gros, j’écris comme ça vient. Je repasse derrière pour corriger les fautes, mais c’est tout. Parce que dans mon blog, je veux me montrer telle que je suis, je veux être authentique.
Dans mon roman, je ne vais pas dire que chaque mot est pesé car c’est peut-être un peu exagéré, mais je l’ai retravaillé de nombreuses fois. On ne lit pas un livre comme on lit un article de blog, et on n’écrit pas un livre comme on écrit un article de blog, non plus.
Mais en fait, tu nous as même pas dit le titre de ton roman… t’es un peu bébête, non ?
Oui, peut-être un peu… Mon roman s’appelle Nous sommes en guerre, c’est une référence au discours de Macron du 16 mars 2020, vous savez, celui où il a dit « nous sommes en guerre » tout le temps. Apparemment je ne suis pas la seule à avoir eu cette idée lumineuse de titre, sur la plateforme Kobo Writing Life il y a une nouvelle policière qui porte le même nom, mais elle ne participe pas au concours, donc on va faire avec. Je l’ai écrit sous le pseudonyme Camille Colva, qui est un jeu de mots sur mon nom de famille russe. Je voulais quelque chose qui sonne français, qui soit facile à prononcer et à écrire. Camille Colva, c’était parfait.
La couverture a été réalisée par le beau-fils d’une de mes bêta-lectrices, un jeune homme absolument adorable et très talentueux qui s’appelle Hugo Gourmaud. Moi, je la trouve absolument magnifique – en plus elle décrit si bien les trois femmes mises en avant dans le roman – pas vous ?

Vous pouvez le télécharger ici – pas besoin d’une Kobo, vous pouvez la lire sur smartphone ou tablette (je sais que ça fonctionne sur iPhone et iPad, mais j’imagine que ça doit être aussi le cas sur Android). Si vous avez une liseuse Kindle, vous pouvez aussi lire le roman, en le convertissant facilement au bon format avec le logiciel Calibre.
Si le roman vous plaît (s’il ne vous plaît pas vous n’êtes pas obligé.e.s) n’hésitez pas à m’écrire un avis. Une note, c’est bien, mais un avis, c’est encore mieux. Pour la première phase de présélection, il n’y a pas que les avis qui comptent, et j’imagine qu’un roman qui a eu des beaux commentaires va attirer l’attention du jury. Attention, je ne veux une bonne note que si vous la pensez ! Ce n’est jamais bon de vivre en se disant que ce qu’on fait est bien, alors que c’est caca dans la réalité. (Après, si vous n’avez pas du tout aimé, ne vous sentez pas obligé de me noter tout court 😉
Voilà, je vous ai sorti aujourd’hui un article un peu plus personnel et plus long que d’habitude, mais si mon roman vous intéresse et que vous aimez lire, je vous invite à essayer (les avis des quelques personnes qui l’ont déjà lu ont été plutôt encourageants).
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Michael
lundi 21 juin 2021Romanzo veramente bello! Auguri e complimenti di cuore alla scrittrice che fara sicuramente centro!:)
Marina Tagor
mercredi 28 juillet 2021Cette histoire de trois femmes est plutôt l’histoire de la solidarité humaine dans les conditions extraordinaires. Un petit geste de sympathie peut devenir une bouée de sauvetage pour quelqu’un. Brigitte est un exemple parfait de comment on bat contre la solitude en aidant les autres. Félicitations, Tatiana!
Marina et Ludmila
Tatiana MK
mercredi 28 juillet 2021Bonjour Marina, merci beaucoup pour votre commentaire 🙂 est-ce que vous seriez d’accord pour écrire un bref avis sur la page Kobo Writing Life du roman ? https://www.kobo.com/fr/fr/ebook/nous-sommes-en-guerre-1
Merci et bon après-midi !